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3 1 H iroshi Sugimoto (1948). Time Exposed, 1991. Portfolio de 51 photographies originales. 24 × 30 cm. Estimation: CHF 20 000/25 000 2 T homas Ruff (1958). Phg.01 l, 2013. C-Print. 234 × 164 cm. Estimation: CHF 30 000/50 000 POUR PLUS D’INFORMATIONS PHOTOGRAPHIE Gabriel Müller mueller@kollerauctions.com CATALOGUE EN LIGNE LE 21 JUIN www.kollerauctions.com Pour l’œuvre de quatre mètres carrés proposée dans notre vente de juillet (ill. 2), le photographe allemand Thomas Ruff (1958) s’est inspiré des premiers photo- grammes surréalistes de László Moholy-Nagy ou de Man Ray, ainsi que des travaux ultérieurs de Christian Schad. Les premiers protagonistes de l’art moderne avaient alors expérimenté des techniques photographiques sans uti- liser d’appareil photo. Leurs photogrammes étaient des empreintes lumineuses directes d’objets déposés et éclairés sur du papier photosensible. Avec les réalisations de Ruff, il n’y a plus de procédé op- tique, il s’agit de photogrammes produits numérique- ment. Selon son habitude, Ruff reprend une idée et la transpose dans le monde numérique. Les objets ne sont plus projetés dans la chambre noire, mais dans l’ordina- teur, virtuellement déplacés et “exposés à la lumière” ; il se sert donc d’une sorte de “camera obscura” numérique. Les formes créées laissent des traces digitales qui sont fi- nalement retranscrites sur papier sous forme de C-prints. “L’attrait du photogramme : il s’agit de photographie, pas d’objets, ce que l’on voit sur les images n’est que l’ombre”, explique l’artiste. Pour ses photographies de mer, Hiroshi Sugimoto utilise un appareil grand format et le procédé, à la fois technique et créatif, de la pose longue (ill. 1). Entre 1980 et 1991, l’artiste japonais (1948) a ainsi produit un portfolio de 51 photographies originales. Il en résulte des paysages ma- rins aux grandes surfaces célestes et à la composition fortement similaire qui semblent néanmoins extrême- ment différents − malgré leur rigueur formelle presque identique − lorsque rapprochés en tant que série. La ligne d’horizon placée au centre de la composition est soit défi- nie avec précision, séparant lamer et le ciel d’une coupure nette, soit imperceptible, laissant l’eauet l’air se fondre l’un dans l’autre sans transition. La série de photographies de Sugimoto est méditative, hypnotique et en même temps insaisissable. Finalement, ce ne sont plus des représenta- tions, mais plutôt des métaphores de la mer. Photographie, 7 juillet 2022 Lumière numérique, Paysages authentiques 1 © 2022, ProLitteris, Zurich 2

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